Néo Puteaux
“La discipline architecturale, même si elle emploie peu les termes d’anachronisme et d’anachronie, est traversée par cette question, le
temps et l’espace étant au cœur de ses préoccupations. Nous parlons peu d’architecture dans notre société et encore moins de
l’architecture de promoteur qui façonne une grande partie de nos villes.
Une architecture séduit un nombre croissant d’élus dans le Grand Paris, aussi bien dans le cadre d’opérations de construction, de
démolition-reconstruction ou de réhabilitation des bâtiments des années 1960. Elle ne relève pas d’un style unifié. Elle se caractérise
par une addition d’emprunts à l’histoire de l’architecture - des “néo-styles”-, produisant des quartiers donnant l’impression d’une
épaisseur historique, faite de registres hétéroclites, en contradiction avec leur construction récente. Cette architecture de promoteur
constituée de mélanges, pastiches, éclectismes brouillent les frontières temporelles et créent des liens de reconnaissance entre passé et
présent. Une simple promenade représente une véritable expérience temporelle comme le montre un rapide détour au PlessisRobinson, une ville devenue un modèle visité, récompensé et largement diffusé. L’architecture pouvant être considérée comme un
exercice de narration, de quelles valeurs, de quelles légitimités et de quelles significations ces architectures néo sont-elles porteuses ?
Quelles sont les raisons de leur efficacité ? Enfin, une architecture peut-elle être qualifiée d’anachronique, architecture décalée, logée
dans un temps qui ne paraîtrait pas le sien ?”
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