Fos-sur-mer








On ne peut compter le nombre de cheminées qui s’élèvent vers le ciel le long de la côte. Ces mêmes cheminées qui forment les nuages dans ce ciel d’azur.

De Martigues à Port Saint Louis en passant par Fos-sur-mer, les usines d’acier, minerai, charbon, pétrole et gaz naturel se suivent et se

ressemblent. Situées idéalement au pied du Rhône avec de grande étendues vierges constructibles et des eaux profondes, le site redonne une force à Marseille et sur le bassin méditerranéen.





                   



Venue de la France entière et du Maghreb pour travailler, la population a été multipliée par 5 en 40 ans. Un tel chantier a perturbé toute la population locale. Il a fallu tout construire : routes, habitations, écoles, hôpitaux. Toutes les commodités pour survivre, ainsi que des aménagements sportifs et culturels, exemple : un stade de foot resplendissant et une piscine grandiose pour vivre confortablement en contrepartie d’un travail pénible.

Après le manque de logements dans les premières années, puis la construction de grands ensembles puis de zones pavillonnaires sans vie, la

population se retrouve sous des nuages de particules fines invisibles à l’oeil nu depuis 40 ans. Sur un site où la biodiversité régnait en maître,

la Camargue, avec ses oiseaux migrateurs et ses terres agricoles, se retrouve ainsi sous du goudron fraîchement posé depuis que la ville a les

moyens pour engager les travaux publics.

Mais pourtant les gens restent et la population s’accroît, dû à des impôts peu élevés et d’une proximité avec Marseille, Arles et Aix.

Les gens sont habitués à voir les usines, la plupart ont grandi avec cette vue. Leur présence est devenue une normalité, ainsi que les

cuves de propylène accolées à la plage. En oubliant le danger pourtant présent, si une cuve explose, tout brûlera sur un rayon

de 2 kilomètres.


Etrangement la vie sur le bord de la plage est identique à celle de n’importe quelle plage de France. Les enfants jouent avec le sable, les ados

se baignent et les plus anciens pêchent. La population semble résignée.

Le taux de cancer est deux fois plus élevé à Fos-sur-mer que la moyenne nationale. Ça touche principalement les ouvriers, eux vivent

avec une épée de Damoclès mais doivent nourrir leur famille.


Les entreprises mentent sur les chiffres réels du niveau de toxicité dégagé dans l’air, on cache une vérité bien connue. Même les médecins ne

sont plus étonnés quand on trouve des cancers ou des tumeurs sur des patients qui habitent dans la zone de l’étang de Berre. C’est pour cela

qu’une association de riverains de la ville de Fos-sur-mer crie au scandale sanitaire et demande des explications et des mesures pour changer les

choses.


C’est un projet qui soulève plusieurs questions, comme la santé, l’environnement ou encore l’urbanisation. J’aimerais le suivre bien plus en

profondeur en rencontrant des femmes d’ouvriers morts d’un cancer ainsi que l’association qui demande la vérité sur la pollution.

Pourquoi restent-ils ? Les jeunes veulent-ils rester ? Qu’est-ce qui les retiens ? Sont-ils attachés à cette région ?